Phase 1
LES ALPES
''En 2020, l’équipe de réalisation est constituée et un 1er film est tourné dans les Alpes''
De la Savoie aux Hautes-Alpes, 4 lacs ont pu être ridés dont le plus haut, à quasi 3000m d’altitude.
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L'aventure a commencé en Maurienne par une journée de juin aussi froide qu'un mois de mars. Notre arrivée en plein brouillard au col du Mont Cenis n'augurait rien de bon pour la montée du lendemain... Même les gardiens du refuge n'étaient pas encore montés au lac de Savine, l'objectif étant présumé encore gelé et ses abords à priori enneigés.
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Nous nous sommes néanmoins lancés dans l'ascension plein de l'enthousiasme de ces aventuriers qui commencent un nouveau périple.
Notre insouscience fut récompensée puisque ce 1er lac nous offrit une navigation au delà de toute espérance. Malgré les 2450m, l'eau était toute juste libérée du gel et balayée par un vent quasi régulier; même les nuages brumeux se sont peu à peu ouverts pour inviter le soleil à la scène.
L'eau était toute juste libérée du gel et balayée par un vent quasi régulier
Après plusieurs montées sur des lacs encore pris dans la glace, le mauvais temps et la neige devaient nous chasser des Alpes du Nord.
Changement de plan donc pour s'envoler bien plus au Sud, dans les Hautes Alpes où le lac de l'ascension devait, malgré ses 2300m, nous offrir un univers estival radicalement différent... Après 2 jours de bivouac, et une navigation rendue particulièrement difficile par un vent très capricieux, nous sommes revenus malgré tout conquis par l'endroit et avec de superbes images.
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La dernière halte Alpine devait être la plus dure mais la plus incroyable. Des nuits au Refuge des Evettes à parler avec le gardien de la mutation des glaciers aux navigations engagées sur les lacs des Evettes et du grand mean, lac de seulement quelques années à flanc de glacier et parsemé d'icebergs, nous sommes revenus grisés; mais aussi inquiets... Inquiets de voir sous nos latitudes des lacs apparaissant jusqu'à 3000m. Une expérience qui nous a ouvert les yeux et poussé à aller voir plus loin...
Le milieu de la haute - montagne a été sans surprise particulièrement hostile à la pratique du kite.
Sur le chemin, la rarissime rencontre avec une panthère des neiges accompagnée de 2 petits, devait être annonciatrice de chance, le vent tournait enfin.
En arrivant à 4900m, toute l’équipe fut soulagée, le lac était bien dégelé et le soleil de la partie malgré les -15° ambiants ! Mais cette fois, c’est le vent qui avait décidé de fuir une zone où il est pourtant omniprésent.
Après 10 jours d’attente et d’effort, dont les 4 derniers partagés avec une tribu nomade, un front ridé a fini par se former au fond du lac vers 16h. Il a progressé et commencé à faire lever la neige. Les ailes se sont levées et pendant 1h30 de session toutes les désillusions passées se sont envolées. Le kitesurf a tiré ses 1ers bords sur le plus haut massif du monde, sur l’emblématique chaine himalayenne !
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''Dans les Hautes-Alpes, le lac de l'Ascension nous a offert un univers estival complètement différent"
Cette première expérience exceptionnelle nous a permis de mettre au point notre matériel. En effet, quelques certitudes ont dû être reconsidérées devant la réalité du terrain : la difficulté des accès, l’importance du poids, les vents extrêmement rafaleux, tournants à 180°, l’emprise du froid, les ailes à caissons inadaptées…
Alors que tout a été optimisé, chacun a dû porter plus de 25kg sur le dos, rendant l’accès aux lacs particulièrement long et éprouvant. Le milieu de la haute-montagne a été sans surprise particulièrement hostile à la pratique, en particulier dans les zones de décollages, toujours perturbées par les parois environnantes, souvent déventées par de grosses moraines, et où les nombreux rochers saillants constituaient une menace permanente en cas de fausse manœuvre ou de dévente.
Pour échapper à l’hypothermie dans les eaux gelées (entre 1° et 6°) des lacs, les combinaisons de 5mm ont dû être complétées par des gants, des chaussons, une cagoule et une veste coupe-vent waterproof, détail primordial d’un combo anti-froid réussi! Mais il a surtout fallu prévoir un camp afin de gérer les moments particulièrement délicats post session.